Ça urge

L’an : ça urge – atmosphère morbide.

Temps… temps de reprendre son souffle et d’avancer.

Il est temps que l’art transforme notre société… que cette société transpire la créativité au naturel.

…pour un art tissant l’avenir… pour un art puisant pour le vivant…

Aux bronches citoyens, respirer, c’est résister et vivre.

« Comme une rose entrouverte, comme une respiration, comme un souffle d’abandon, dans un jardin qui frissonne… »
Barbara, « Perlimpinpin »

« Depuis longtemps, trop longtemps en somme, toute la vie d’un trentenaire, notre société s’est enfermée dans le toujours plus, le tout argent, la privatisation, la rapidité, la malhonnêteté, la standardisation, la privation de liberté, l’« égalicide », le détricotage social, nos dirigeants ont tous perdu le courage, vendu leurs intégrités et réduit les implications. 2020 sonne le glas, une crise sanitaire, le système est dépassé et le monde entre en apnée. Le système bugue plus qu’en l’an 2000 et nous en sommes tous otages malgré nous.
Parallèlement, les volontés citoyennes et leurs énergies collectives sont bouillantes. Les consciences sont éveillées, les yeux grands ouverts, les oreilles attentives, les langues dénouées, touchant du bout des doigts les buts communs et souhaitant devenir acteur de leur destin. Cette année 2020 devait être trépidante, les jeux de pouvoir l’ont rendue terrifiante, l’art de vivre et de vivre pleinement devient la grande absente.
Dans l’ancien monde, l’artisan œuvrait. Les artistes étaient formés comme des artisans. Une œuvre est au service d’une demande. Le domaine artistique ne peut pas fermer les yeux plus longtemps sur cette demande légitime et citoyenne, urgente et si fragilisée, de tout un peuple. Ne rien faire, c’est accepter. Nous n’acceptons pas d’être complices de cette prise d’otage plus longtemps, d’être confondus aux partisans de la mort. Le peuple est vie, l’art est vie, restons vivants.
Nous, artistes initiés, novices et profanes, souhaitons affirmer cette urgence à la création d’un mouvement artistique au service des biens communs nécessaires à la transformation de ce monde en mouvance. Toute cette société est à transformer, dans tous ses domaines, et l’art doit être un outil à cette nouvelle forme de fabrique.
Nous souhaitons un art vivant, au service de cette société. Un art, non une marchandise. Un art de tout genre, de tout sexe. Un art égal. Un art courageux et impliqué. Un art intègre et authentique. Un art écologique, scientifique et durable. Un art vivant. Un art biomimétique. Un art libre. Un art humble. Un art social, humaniste. Un art engagé. Un art bénéficiaire, respectant le temps, la matière, les ressources, l’intelligence. Un art en mouvement. Un art du bon sens. Un art serviciel, expérimental, transversal, altruiste des biens communs et respectant les lois naturelles. Un art d’une nouvelle ère.
En soi, un art sociétal d’intérêt général, d’utilité publique, à haute plus-value pour les générations futures et notre planète : Le RESPIRALISME »

Juin 2020

Texte de Thomas Martin, articulteur et membre co-fondateur des Respiralistes.