De si splendides créatures – Chapitres 7 & 8

Qui Vive publie un conte ! Avec du sexe, de la violence et de la politique ? Hummm, on vous laisse le découvrir. En tout cas, il y a des dragons.
Chaque semaine, sont publiés un ou plusieurs chapitres. Il y en a 16 en tout, cela devrait nous emmener au-delà du confinement.


CHAPITRE 7

La petite troupe se mit en marche à l’aube, accompagnée de plusieurs chevaux de bât, qui portaient provisions, armes, cuirasses et ustensiles divers, de leur gardien, Thomasson, un soldat expérimenté, solide et peu expressif, et d’Alfred. Ils s’éloignèrent du village et virent disparaître palais et chaumières, temple, champs, vergers et troupeaux, avec un pincement au coeur, pour la plupart d’entre eux.

L’épaisse forêt de l’ermite les engloutit alors. Ils y chevauchèrent des jours durant, dormant à la belle étoile, près d’une source ou d’un ruisselet. Alfred chassait pour eux, à la grande satisfaction de tous. Monsieur de Payzac admit qu’Azur avait eu une idée judicieuse de l’emmener.

« Ce serait dommage qu’un dragon en fît son repas, jeune prince. Je suis décidé à le laisser chez un ami, à notre dernière étape. Il nous attendra en sécurité, bien soigné, jusqu’à notre retour. Si nous revenons… »

Seuls Azur et Clément entendirent ses derniers mots, qu’il prononça à voix basse.

Enfin, la forêt s’éclaircit. Jamais Azur n’en avait vu la fin. Elle lui avait toujours semblé incommensurable, indépassable, éternelle. Cependant, un jour, l’ermite avait évoqué, au delà de cette forêt, un étrange duché, dirigé par une femme, ce qu’il avait trouvé incroyable. Le souvenir lui en revint, alors qu’ils mettaient pied à terre, car le soir approchait.

« Qu’allons-nous découvrir dans ces contrées, Monsieur de Payzac ? Vous ne nous donnâtes que peu de détails, l’autre soir, hors certains paysages et climats. »

Tous se groupèrent autour d’eux, afin d’en apprendre davantage, mais leur maître d’armes exigea qu’ils s’occupent d’abord de leurs montures, préparent un feu et nettoient un emplacement où ils dormiraient. Thomasson libéra ses chevaux de leur bât, puis il pluma, écorcha et vida le gibier et le mit sur le feu, près duquel il resta pour surveiller leur repas. Azur pensa soudain qu’il n’avait pas la même curiosité qu’eux parce qu’il avait dû participer à l’un ou l’autre des raids contre les dragons. Peut-être pourrait-il lui tirer quelques mots de ces expéditions de jadis ? Quand tout fut prêt, Monsieur de Payzac rassembla ses troupes.

« Messieurs les officiers et soldats, jusqu’ici, notre voyage fut aisé et nous ne manquâmes de rien. Vous êtes depuis de longs mois habitués à vivre à la dure. Demain, nous quitterons l’abri de cette forêt immémoriale. Au delà, nous trouverons tout d’abord un pays de marécages, aux sables engloutisseurs extrêmement dangereux. Une prudence de tous les instants sera de mise. J’ai décidé qu’Azur, avec son cheval à nul autre pareil, au pied si sûr que nous pouvons nous fier à lui, nous précédera. Nous le suivrons lentement, régulièrement, à la queue leu leu. Avez-vous compris ?

– Mais comment avez-vous pu vous en tirer sains et saufs, lors de vos voyages précédents, Monsieur ?  demanda Clément.

– Vous apprendrez, Monsieur l’officier en second, que certains d’entre nous périrent dès cette étape. Aussi, je compte sur une discipline absolue.  »

Une fois ces contrées funestes dépassées, un pays de cocagne nous attend. Une terre si riche qu’elle fut convoitée de tout temps. Sur elle, règne une duchesse de fer, la très puissante Dame Susanna de Casteleon, aimée de tout son peuple, car il chérit autant qu’elle son indépendance et son pays. Cette Dame est une amie très chère de nos souverains. Nous serons accueillis dans son château fort, pour une nuit et une journée. Vous pourrez vous délasser, faire nettoyer vos effets, vous laver et goûter à la cuisine du pays. Respectez la population, ses biens, ses animaux domestiques, ses champs et surtout la Duchesse ! »

Après le repas, Azur rejoignit Monsieur de Payzac, hors de portée des autres.

« Monsieur, j’ai une requête à vous faire, si vous le permettez.

– Parlez, jeune prince !

– Ce serait, s’il vous plait, de ne pas indiquer à la Dame de Casteleon que je suis le troisième fils du roi et de la reine. Je souhaiterais qu’elle ne me distinguât pas des autres.

– Hélas, il n’est plus temps ! Votre père a déjà prévenu la duchesse.

– À l’aide d’un pigeon voyageur, je suppose…, grommela le garçon. Tant pis. Je m’efforcerai d’être discret.

– La Dame est fort judicieuse et d’une grande intelligence. Je doute que vous eussiez pu la tromper. Vous avez un éclat qui vous distingue des autres. »

Azur se sentit rougir. Il n’avait pas l’habitude des compliments et celui-ci le troublait, venant de son mentor. Puis il eut une illumination. L’éclat venait de la pierre qu’il portait toujours sur lui, et non de son insignifiante personne. Pour la première fois, il aspira à se libérer d’elle, à briller par lui-même.

Bien qu’il s’efforçât de ne penser qu’au moment présent, ainsi qu’il l’avait affirmé à Clément, Azur ne pouvait empêcher que des images d’hommes et de chevaux s’enfonçant dans la boue mouvante, ne traversent fugitivement son esprit et il dormit mal. Quant à la Duchesse, elle passa au second plan. Les surprises et les dangers de la nature l’inquiétaient bien davantage, sans parler de sa responsabilité personnelle.

Le visage de Monsieur de Payzac, au petit jour, rendit leur vigilance aux plus mal éveillés. Tous furent prêts rapidement et ils mangèrent debout quelques reliefs du repas de la veille, accompagnés de pain rassis et d’eau. Clément essaya de plaisanter, évoqua la bombance qu’ils feraient chez leur noble hôtesse, mais peu avaient la force de rire.

Comme convenu, Maximus et son cavalier avancèrent lentement vers les marais verdâtres, suivis par Monsieur de Payzac et le reste de la troupe. Thomasson faisait le serre-file. Ses bêtes étaient attachées les unes aux autres. Leur discipline impressionnait Azur depuis le départ du palais. Quant à Alfred, il était ficelé sur le dernier cheval, ce qu’il acceptait avec difficulté. Il était loin de son maître et il ressentait instinctivement l’atmosphère oppressante qui régnait.

Pas à pas, Maximus se risqua sur la mince bande de terre brune, entourée des deux côtés par des eaux dormantes, soudainement percées de trous bruyants, d’où s’échappait une odeur pestilentielle. Le cheval tâtonnait souvent de son sabot et Azur levait la main gauche pour prévenir M. de Payzac, qui, de sa voix grave et sonore, ordonnait « halte ! » à leurs suiveurs. L’attente se prolongeait quelques secondes ou minutes angoissantes.

Ils mirent quatre heures à sortir de ce cloaque, sans un seul incident. Azur n’eut jamais besoin de la pierre bleue, tant Maximus mérita le qualificatif d’animal « à nul autre pareil ». Aussi furent-ils fêtés tous les deux par des vivats tonitruants. Leur chef se borna à serrer l’épaule d’Azur et de flatter la joue de Maximus. Alfred fut libéré et se mit immédiatement en chasse, dans ce qui ressemblait à une savane herbeuse et fleurie, avec quelques buissons. Certains soldats furent envoyés à sa suite, les autres eurent pour mission de dénicher une source ou un ruisseau et de rapporter du bois pour alimenter un feu. Les officiers se reposèrent, accroupis en rond, discutant à satiété de leur épreuve, de l’abominable odeur du marécage, de ses fumeroles et bruits inquiétants, et de… Maximus.

Un ruisseau clair et froid fut rapidement trouvé – il n’y avait qu’à suivre Alfred qui mourrait de soif. Tous s’y déplacèrent. Le chien avait débusqué trois perdreaux et quelques lapins, qu’ils dévorèrent. Monsieur de Payzac félicita les jeunes hommes pour leur discipline et leur sang-froid et les laissa se rafraîchir et même somnoler un moment, avant de sonner le départ.

« Il est prévu que nous arrivions au château de la Duchesse au coucher du soleil. Je vous rappelle que j’exige de vous un comportement exemplaire à tout instant. »


CHAPITRE 8

La troupe s’ébranla, dans une atmosphère joyeuse. La steppe inculte laissa place aux champs, pâturages et vergers, traversés de rus ou agrémentés de mares et d’étangs. Tout un peuple de paysans, femmes, hommes et enfants, y travaillaient. Azur remarqua qu’ils semblaient beaucoup plus robustes et alertes que ceux du royaume. Ils étaient mieux vêtus et certainement nourris en suffisance. Les plus proches levèrent la tête en entendant les chevaux et les saluèrent de la main, sans montrer crainte ni servilité.

Rapidement, le château fort de Casteleon apparut à l’horizon, perché sur une éminence boisée, visible depuis toute la plaine. La troupe passa au trot. Clément était le plus exalté. Il s’écartait des autres et faisait caracoler son cheval. Monsieur de Payzac dut le rappeler à l’ordre.

« Monsieur l’officier en second, quel exemple donnez-vous à nos soldats ? Vous ne voudriez tout de même pas être mis aux arrêts, sans pouvoir profiter de toutes les belles et bonnes choses de Casteleon ? »

Clément avait vu l’étincelle d’ironie dans son œil et ne s’alarma pas, mais il calma ses ardeurs.

Le château avait été bâti sur un pic de roches rouge sombre, presque grenat, où resplendissaient les ramures vertes des arbres. Fait des mêmes pierres sombres, il était entouré de remparts et de douves. Ni parc, ni jardin, ni bassins, ni fontaines n’agrémentaient les lieux. En approchant de ce bâtiment massif et austère, les cavaliers ralentirent.

« Le lieu ne semble pas propice aux réjouissances », glissa Azur à son ami. En quoi, il se trompait.

Le pont-levis fut abaissé et la Duchesse en personne, montée sur un cheval noir, vint les accueillir, entourée de sa garde rapprochée. Monsieur de Payzac mit promptement pied à terre, traversa le pont et s’inclina devant elle. Ils échangèrent quelques mots, que les autres n’entendirent pas.

« On dirait qu’ils se connaissent très bien », chuchota Clément.

– Il existe d’autres itinéraires pour gagner le pays des dragons, mais le voyage est considérablement plus long… Je suppose donc que notre chef a dû le plus souvent séjourner ici, malgré les marais.

– Comme c’est bizarre de voir la Duchesse porter un uniforme et chevaucher comme un homme ! Que dis-tu de cette femme, Azur ?

– Qu’elle est de bonne stature, et certainement aussi forte et agile que nous !

– Ne distingues-tu pas la beauté de son visage ? La grâce de ses gestes de bienvenue ?

– Je la trouve plus impressionnante que belle, ma foi ! Mais nous la détaillerons mieux dans un instant. »

Monsieur de Payzac fit signe à ses hommes de le rejoindre, tandis que les valets s’occupaient des chevaux et d’Alfred, et chacun salua Susanna de Casteleon. Azur et Clément furent les premiers à se présenter. Elle eut un sourire pour Azur.

« Jeune prince, je vous aurais reconnu entre mille. Vous ressemblez tant à votre mère. La reine et moi fûmes élevées ensemble, peut-être le savez-vous ?

– Aucunement, ma Dame.

– Non pas dans ce château, où mon père et mon frère régnaient, mais dans une résidence plus calme et gaie, près de la mer. Heureux jours… »

Azur avait appris, de son mentor, que le père et le frère de la Dame de Casteleon avaient été tués dans une embuscade, en défendant leur duché contre un prince voisin, malgré l’aide apportée par le roi son grand-père, que secondait le monarque actuel. À la stupéfaction de tous, Susanna avait alors abandonné son existence futile, et refusé même l’aide de conseillers, pour devenir la maîtresse de Casteleon, renforçant ses défenses, organisant une armée solide. Elle encouragea le peuple à la soutenir en allégeant ses charges, en adoucissant son existence et surtout en lui accordant sa dignité. Nul ne se risquait plus à l’attaquer depuis lors.

La duchesse examina ensuite Clément d’un œil perçant. Perdant son assurance habituelle, il rougit en marmonnant des salutations.

« Tu lui as plu, visiblement ! Elle aime les roux ! » se moqua Azur tandis qu’ils pénétraient dans la cour de garde, pour attendre leurs compagnons.

– Elle est très belle, tu ne peux le nier, à présent !

– Elle a l’âge d’être ta mère ! Non, ne te fâche pas ! Tant mieux si tu lui plais.

– Elle m’a simplement regardé du haut en bas, comme un animal ou un esclave ! Elle est si altière ! »

« Le voici tout énamouré ! », pensa Azur avec amusement.

Plus tard, aux bains, tandis qu’il s’alanguissait dans l’eau chaude, il changea d’humeur, en se rappelant les paroles de la Dame. Il tenta de revoir le visage de sa mère, qu’il avait si peu côtoyée, étant confié à une nourrice, puis à une servante et finalement laissé à l’abandon, une fois qu’il eût découragé par son comportement rebelle et moqueur un vague abbé chargé de son éducation.

Assis près d’elle lors du repas de fête, il lui avait jeté quelques regards furtifs, mal à l’aise d’être le point de mire. Avec ses cheveux de jais, soigneusement coiffés, son teint si blanc, ses yeux sombres et son nez aquilin, comment pouvait-on prétendre qu’il lui ressemblait ! Lui, avec ses « yeux d’eau », comme avait dit Ismaël, ses cheveux de paille, son teint doré et son nez court ? Il s’agissait d’une imposture ! Il en fut certain brusquement et cela amenuisa son chagrin, car si elle n’était pas sa mère, peu importait qu’elle ne l’aimât pas et l’eût négligé.

Il rumina un long moment. De fait, c’était Ismaël, le portrait de sa mère, et non lui. Cheveux noirs, fins et lisses, joues pâles, finesse de corps. Seuls ses yeux gris vert l’en distinguaient. Pourquoi la duchesse lui avait-elle menti aussi grossièrement ? Elle aurait pu le comparer au roi, c’eût été plus vraisemblable, même s’il avait un nez très long et qu’il fût dépourvu de cheveux. Il fit une horrible grimace.

« Je préfère ne ressembler à aucun d’entre eux ! Surtout pas à Théodore, qui est si laid et si méchant ! »

L’heure du festin approchant, les serviteurs pressèrent officiers et soldats de sortir du bain et de revêtir des costumes neufs, en satin et velours, vert sombre pour les soldats, bleu nuit pour les officiers. Ils rejoignirent Monsieur de Payzac à l’entrée de la gigantesque salle d’apparat. Il portait beau dans ses vêtements de soie épaisse, couleur de bronze, et bordés d’hermine ; il n’avait pas omis de fixer à son col l’étoile d’or. Il dominait, de sa haute taille, toute la foule.

« C’est lui qui est altier ! Bien qu’il ne soit pas de sang royal mais de petite noblesse. Mon digne frère est un freluquet malfaisant, auprès de lui. » pensa Azur, en regrettant amèrement de n’être pas son fils. Il n’imaginait pas que Monsieur de Payzac eût une famille. C’était incompatible avec sa vie tout entière consacrée au service du roi.

« Tu rêves ! Elle arrive ! » s’écria Clément, avec ferveur, le poussant du coude.

Susanna de Casteleon était cette fois parée des atours d’une femme. Elle chatoyait du haut en bas, satin, soie, dentelles, broderies, perles, bijoux, diadème…

« Un soleil » dit Clément.

– En effet, elle rutile comme une châsse… Je subodore pourtant qu’elle préfère son habit d’homme. »

Tous se prosternèrent devant elle, la duchesse sans époux. Mais pas sans amants. Durant le festin, elle écoutait à peine ses voisins de table, Monsieur de Payzac et le général en chef de ses armées, et observait Clément sans se cacher, lequel rosissait sous son hâle. Azur se retenait de rire.

Les plats succédaient aux plats, tous confectionnés avec les produits du pays, le meilleur vin coulait à flots. Clément se forçait à goûter de tous les mets, par respect pour leur hôtesse. Soldats et officiers, malgré l’ivresse de cette abondance soudaine, après des mois d’austérité, gardaient une attitude décente, bien que rires et plaisanteries se fissent entendre de ci delà. La garde de la Duchesse, composée d’hommes et de femmes à parts égales, ne participait pas aux agapes, mais veillait silencieusement derrière elle.

Azur, rassasié, engourdi de chaleur et de bien-être, sirotait du vin en les examinant. Un délicieux visage lui apparût soudain, qui éclipsa tous les autres, celui d’une femme soldat, grande, élancée, avec des épaules larges et un corps musclé, qu’il devinait sous l’uniforme grenat porté par la Garde. Son visage était celui d’une madone espiègle, bien qu’elle s’efforçât à une martiale impassibilité. Il revint à lui alors que la Duchesse l’interrogeait avec bienveillance, non sans lancer de vifs regards à son voisin.

« Jeune prince, que dites-vous de notre cuisine ducale ?

– Ma Dame, j’avoue que jamais je ne dégustai pareil festin.

– Pas même à la table royale ?

– J’y fus très peu invité, ma Dame.

– Ah ! Votre apprentissage de soldat des dragons vous éloignait de la cour, je le comprends.

– Pardonnez ma franchise, ma Dame, mais cela n’en est pas la cause principale. Mes augustes parents se soucient très peu de moi depuis ma naissance. »

Toute l’assistance resta sans voix devant cette déclaration. La Duchesse se dressa brusquement ; la garde se rapprocha d’elle.

« Notre repas se termine. A présent, passons dans la salle voisine, où vous pourrez écouter musiciens et conteurs et regarder danseurs et jongleurs. Prince Azur, venez près de moi, je vous prie, avec votre compagnon. »

Azur, surpris lui-même de sa franchise, n’en menait pas large, il toucha pour la première fois depuis son arrivée la gemme bleue. La duchesse le regardait froidement.

« Je mettrais sur le compte de l’ivresse ce que vous avez osé dire en public !

– Ma Dame, je vous prie de me pardonner cet impair. Tout le monde n’avait pas à être informé de mon amertume… Mais je n’ai rien exagéré. Le roi et la reine m’ont toujours délaissé. Ce n’est que récemment, sur ma demande expresse, que le roi m’accorda une audience et accepta ma vocation.

– Chasseur de dragons, je le sais. Votre désir le plus cher est de montrer votre valeur à la royale famille qui vous rejeta. »

Azur était stupéfait de sa clairvoyance. Il continua cependant.

« Une épreuve terrible, suivie de mois d’entraînement intense, puis de ma nomination comme officier, ont quelque peu changé ma situation. Cependant, aucune affection ne me lie à mes parents, ni au Prince Théodore. Seul Ismaël m’a témoigné de la sympathie. Ma véritable famille est composée de Monsieur de Payzac, dont la valeur vous est connue, de Clément ici présent et de quelques autres amis. Je me tairai désormais, après ces explications.

– Prince, vous savez parfaitement vous défendre, en gardant un sang-froid imperturbable, et j’avoue que votre franchise est rafraîchissante, car hormis votre maître d’armes, personne ici n’ose risquer de me déplaire. Mais nous oublions votre fidèle ami. Laissez-nous donc en tête à tête. »

Azur s’éloigna de quelques pas. Clément semblait hypnotisé. Il ne bougeait ni ne parlait, tandis qu’elle caressait sa joue et lui donnait ses ordres.


24 avril 2020. A suivre…
Photo : CC0

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