L’odeur des tilleuls

Cependant, l’odeur des tilleuls me rappelle à l’ordre et je décide de me faire violence. Je me sens un peu plus à ma place et en mesure d’apporter ma contribution.
Faites-en ce que vous souhaitez, si cela vous semble juste. Mon cœur en avait besoin…

J’ose vous écrire, j’ose me livrer, mais avant tout, je vous remercie de vos belles énergies données pour cette place et ces arbres.

Enfin, je suis un des rares acteurs Marseillais jeune, bénévole, actif, au RSA, ayant servi sur un plateau d’argent des projets novateurs pour le centre-ville de Marseille… et ayant pris en pleine figure les arguments fallacieux de cette même ville (2012-2013 ), soit :
On n’a pas d’argent
On n’a pas de personnel
On n’a pas de moyens

J’ai alors décidé de faire miens ces arguments et d’agir entièrement avec ‘RIEN’ (comme base, critères et contraintes de la création du jardin expérimental Savournin en 2013).

Alors je me bats depuis 5 ans en espérant de petits pas, de petites avancés pour une Marseille plus fertile. Mais dans cette ville, de simples petits pas deviennent souvent de véritables grands écarts.

Concernant nos tilleuls… ils se battent aussi.
Non pas pour grandir, mais pour survivre, pour ne pas mourir…
Malheureusement pour eux, ils sont dans les conditions d’un mal-être total et d’un état de vie très incertain….

Personnellement, je pense qu’on a déjà perdu nombres de ces arbres, du moins sur leur forme visible (les silhouettes actuelles).

C’est depuis le dernier aménagement de La Plaine, dans les années 90, que la Ville et ses concepteurs ont décidé et ont opté pour de l’arbre-décor, pour des arbres mobiliers urbains, jetables et interchangeables.

Néanmoins, je pense qu’il n’est pas trop tard pour tout. Pour leurs racines, ou pour certains arbres qui eux, ont plus de chance et d’avenir… Mais cela nécessite un projet de recherche et d’intelligence plus compliqué que l’aménagement tabula rasa actuel. Et si le projet Soleam voit le jour, cela n’est pas encore perdu pour tout. Il faudra anticiper des gardes-fous d’experts et d’observateurs pour introduire une notion de mise en bien-être végétal, si l’on souhaite installer ces arbres pour des siècles et des siècles, et non pour simplement 30 ans.

Face à cette ville, l’inquiétude grandit. Les potentiels marseillais sont impressionnants et multiples, mais vu la vitesse où on les détruit, nos décideurs s’obstinent à tourner en rond. Ils prépareront le désert de demain si rien n’est fait… et le combat sera encore bien long. Alors, à l’ombre de ces arbres, j’observe et me questionne : où ira une société qui ne laisse aucune place à la vie, à l’avenir, à la jeunesse créatrice, pleine d’espoir et d’alternatives positives, alors qu’elle parle, dit et explique qu’au moins 50% des métiers d’ici 20 ans n’existent pas encore aujourd’hui ?

Espérons que cette triste histoire puisse faire naître de nouveaux espoirs.

Merci d’avoir pris le temps de me lire et au plaisir de planter de nouvelles graines avec vous…