C’est l’histoire d’un type qui se lève un matin en présentant les symptômes d’un rhume, un petit peu de fièvre, un petit peu de mal à la gorge, un petit peu le nez qui coule, un petit peu mal à la tête, et ça se passe tout bêtement au début du mois de septembre 2020…
Contaminé par le contexte qu’on connaît, le type va s’informer sur internet à propos des symptômes du Covid et il en ressort complètement confus1 voire dans un état de détresse respirato-psychologique à la limite de l’aéroporté.
Par ailleurs il travaille avec des enfants, des adultes et des seniors, et par ailleurs les pouvoirs publics lui ont assez répété qu’il était peut-être ou sans doute un irresponsable au point qu’il se demande souvent combien de personnes il a déjà tué juste en respirant, et par ailleurs… et bref le type se dit qu’il va rapidement faire un test de dépistage, que c’est la moindre des choses au vu de son statut d’assassin potentiel en liberté très surveillée.
Mais, faire un test rapidement, cela s’avère tout aussi rapidement à peu près impossible2. Il faut avoir une prescription d’un médecin, justifier de symptômes et d’autres raisons prioritaires sur les autres, puis tenter de prendre RDV dans un laboratoire, pour ensuite attendre plusieurs jours ou pire le résultat de son test. Ou bien il faut se rendre à l’IHU et prendre place dans une file d’attente rédhibitoire.
Voilà notre type fort désemparé, mais attendez un peu vu que c’est que le début de l’histoire.
Parce que de fil en anguille, ce type, qui entre nous est peut-être de « l’ultragauche » et dont paraît-il que le dernier gilet était jaune, il commence à se dire que la politique de « gestion à flux tendu » de la santé explique peut-être cet engorgement si rapide et massif des circuits de dépistage, et qu’il y a peut-être un petit côté « injonction paradoxale » à nous envoyer faire « la guerre » à une pandémie tout en ne mettant pas en place des moyens efficaces de l’emporter.
Et comme en plus c’est le genre de type à digresser légèrement dans sa tête et donc dans ses textes, il en arrive à penser que tout cela n’est pas sans lui rappeler vaguement la prétendue « lutte » contre le chômage, dont la dernière mesure concrète en date est, rappelons-le, l’indication qu’il suffit de « traverser la rue »…
Puis le type, qui à ce stade de l’histoire était déjà vert de rage, se met en plus à voir rouge lorsqu’au moment de prendre RDV dans un laboratoire, il apprend qu’un éventuel résultat positif serait automatiquement transmis aux « enquêteurs sanitaires (ou collaborateurs) de l’Assurance Maladie3 », sans qu’il puisse s’y opposer !
Le prétexte qui lui est donné est que ces enquêteurs pourraient alors l’interroger afin d’identifier, de contacter puis d’inviter les « cas contact » à s’isoler et à faire un test de dépistage à leur tour, bref, qu’ils sauveraient le monde sans prendre évidemment qui que ce soit pour un con…
Ah d’accord mais néanmoins silvouplait cependant – se dit le type devenu complètement ahuridysphasique -, à quoi ce flicatraçage vatilservir auvudesilondélais pourlétests ?
Et à cet instant, on comprend bien que le type est au bord du fond.
D’autant plus qu’on lui avait expliqué par A + B en mars qu’au stade 3 d’une épidémie, on ne tentait plus d’identifier les cas contacts puisque c’était devenu impossible, mais qu’on cherchait à limiter les effets de l’épidémie en question… or 10 500 nouveau cas dans la seule journée du 20 septembre et…
Et c’est alors que tout à coup soudain, le type, qui soit dit en passant est au minimum antimasquiste primaire défiantocomplotiste, repense à l’historique hallucinant de cette mise sous masque généralisée : du masque déconseillé et trop dur à mettre et manquant dans les hôpitaux jusqu’au masque imposé partout sous peine d’amende.
Puis, il rerepense au fait que l’État ne subventionne pas des masques FFP2 pour tous les seniors et personnes fragiles.
Puit, il rererepense à tous les masques farfelus, toxiques, inutiles et/ou frappadingues qu’il a croisé ces derniers jours.
Gouffre, il rerererepense au plan urgent de désaturation (décomprimation, dépromiscuitisation ?) des transports en commun dans les grandes agglomérations que l’État ne mettra décidément pas en place !
Est-ce « Le Meilleur des mondes », la diffusion méthodique du chaos afin de justifier ensuite une réorganisation liberticide et répressive, la quatrième dimension sans les effets spéciaux, les prémices de « Soleil vert »… ?
Car le type en vient à se demander, assez logiquement trouve-t-il, s’il est administré comme un citoyen ou plutôt comme un poulet en batterie…
Il lui revient d’ailleurs fort à propos ainsi qu’à l’esprit le principe fondamental et mondialement admis des 5 libertés individuelles des animaux d’élevage4 : absence de faim, de soif et de malnutrition ; absence de peur et de détresse ; absence de stress physique et/ou thermique ; absence de douleur, de lésions et de maladie ; (et surtout) liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce.
Le type se dit un instant qu’il serait drôle d’attaquer un gouvernement en justice pour « non application aux êtres humains des 5 libertés individuelles… des animaux d’élevage ».
Puis il se dit qu’en fait l’idée n’était pas drôle du tout.
Après quoi il décida de ne pas aller se faire dépister.
Et je ne connais pas la fin de l’histoire.
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2 https://www.ladepeche.fr/2020/09/17/dangereux-anxiogene-trop-lent-ils-racontent-la-galere-des-tests-de-depistage-9077573.php