Juillet et août 2021 voit la situation sanitaire s’améliorer partout dans le monde. Pour autant, l’été est en demi teinte, entre décompression de la population et contraintes gouvernementales omniprésentes.
Début septembre, une étude scientifique française aussi alarmante qu’ahurissante est publiée, bientôt reprise par l’ensemble des médias, puis par les autorités. D’autres études viennent plus ou moins confirmer la première, malgré le conditionnel de rigueur : un nouveau variant, vraisemblablement apparu en France, envahirait non seulement le cerveau, mais pourrait également influencer le comportement !
Les conséquences possibles sont proprement effarantes. Certains des chercheurs estiment que le virus pourrait ainsi amener une personne contaminée à adopter inconsciemment une attitude bienveillante et un regard « attirant », afin de susciter chez les autres le désir de se rapprocher d’elle… Ces chercheurs citent, à l’appui de leur théorie, l’exemple de la « manipulation parasitaire » exercée par la petite douve du foie (Dicrocœlium dendriticum) sur les fourmis qu’elle infecte.
Plus que jamais, les milieux médicaux et scientifiques en sont réduits à se déchirer entre ceux qui croient à la manipulation du comportement humain par le COVID 19, et ceux qui n’y croient pas. Car si les études se multiplient qui soutiennent l’une ou l’autre thèse, aucune n’est vraiment concluante, et pour cause : comment valider ou infirmer ce genre d’affirmation ?
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Alors que la stupéfaction et la consternation dominent, les gouvernements occidentaux réagissent promptement. En France notamment, le gouvernement demande et obtient la prolongation de l’état d’urgence sanitaire pour 6 mois. Dans la foulée, dès la mi septembre, de nouvelles mesures drastiques sont prises, bientôt copiées par la moitié des pays européens.
Ainsi, le port de lunettes de soleil opaques devient obligatoire par décret sur l’ensemble du sol français, dés l’âge de 14 ans. La mesure est valable dans la rue, les commerces, les transports en commun, dans les écoles pour tous les enseignants, ainsi que sur le lieu de travail.
Le Premier ministre détaille la mesure et prévient : « Comme pour le port du masque, le port des lunettes est destiné à se protéger mais également à protéger les autres (de notre comportement, ndlr) en cas d’infection. Nous espérons que cela suffira. Si les chiffres n’étaient pas bons, nous devrons peut-être envisager la possibilité d’interdire les rassemblements amicaux au moins sur la voie publique. »
Il conclut que « Compte tenu de l’extrême gravité potentielle du variant français, susceptible de ruiner tous les efforts que nous avons consentis depuis mars 2020, la distanciation visuelle est malheureusement nécessaire. »
Le ministre de l’Intérieur, de son côté, adresse sur TF1 un avertissement clair aux éventuels contrevenants : « La situation est extrêmement grave et les forces de l’ordre, qui sont en première ligne, demeurent vulnérables. Aussi les policiers seront-ils autorisés à faire usage du taser ou du Flash-ball, après une première sommation, à l’encontre de toute personne ne portant pas les lunettes obligatoires. Ceci au nom de la sécurité sanitaire et de la protection des citoyens et des forces de l’ordre. »
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Les mois qui suivent voient fleurir les offres de lunettes « connectées ». Ces lunettes proposent généralement de fournir sur tout individu visible des informations plus ou moins fiables et pertinentes comme la température corporelle, le tour de poitrine, l’indice de popularité supposé, le profil psychologique, ou encore la situation personnelle par rapport au Covid 19 (pour celles et ceux qui acceptent de partager leur données de santé sur le cloud). Certaines seraient même censées avertir le porteur, par une alerte lumineuse, du comportement d’une personne jugé « inhabituellement attractif ».
Le pouvoir législatif rencontre toutes les peines du monde à suivre et à encadrer cette foire au gadgets dont certains sont potentiellement dangereux. Des controverses agitent chaque semaine les médias et par ricochet l’opinion publique.
Le gouvernement, de son côté, tente de surfer sur le phénomène en proposant une version intégrable aux lunettes de l’application TousAntiCovid.
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De nombreuses voix s’élèvent, en vain, contre une mesure qu’ils estiment avoir été prise dans l’urgence et dans une application abusive du « principe de précaution ».
Parmi les protestataires, 600 personnalités françaises cosignent une tribune, le 21 septembre 2021, dans laquelle elles dénoncent entre autres « l’instrumentalisation éhontée par le gouvernement d’une crise sanitaire devenue essentiellement politique ».
Les manifestations sont peu nombreuses et peu suivies. D’une part, elles sont souvent interdites et chaque fois durement réprimées, et d’autre part, la peur repart de plus belle avec une méfiance généralisée vis à vis de l’autre, dont l’éventuelle attractivité devient suspecte.
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La situation sociale en France devient explosive, avec notamment une augmentation brutale des actes haineux. Selon certains chercheurs, cela serait dû au port généralisé des lunettes noires connectées, une « distanciation sociale de trop » et anxiogène, qui libéreraient les pulsions agressives.
Durant le mois de novembre 2021, Paris et sa banlieue, Lyon et même Marseille sont le théâtre de plusieurs chasses à l’homme mortelles, principalement à l’encontre de personnes issues de l’immigration, tandis que les bavures policières se multiplient partout sur le territoire.
En réponse à cette flambée de violence, et aussi selon certains analystes politiques dans une visée stratégique à l’approche de la présidentielle, Emmanuel Macron prend une décision inattendue. Évoquant les résultats des élections régionales de juin 2021 (57 % de votes pour le RN au niveau national), et se justifiant par « la demande claire d’un renforcement de la sécurité et de cohésion nationale de la part d’une majorité des Français », il annonce un remaniement de gouvernement le 13 décembre 2021, avec notamment la nomination surprise de Marine Le Pen au ministère de l’Intérieur.
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Contre toute attente, cette dernière accepte le poste. Ses débuts Place Beauvau ne sont pas sans rappeler le second temps de Nicolas Sarkozy à la même fonction. Ses déclarations tapageuses semblent enthousiasmer une partie de la population française, tandis qu’une autre observe, effarée et impuissante, l’entrée tonitruante d’un parti d’extrême droite dans l’exécutif hexagonal.
Cette « demi-cohabitation » prend donc un tour que n’avait manifestement pas prévu le président de la république, en dopant semaine après semaine la popularité de la candidate à l’élection présidentielle.
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Le mercredi 19 janvier 2022, un attentat à la bombe a lieu lors d’un dîner du Club privé Le Siècle, au 33 rue du faubourg Saint-Honoré. Parmi les 34 victimes, figurent notamment Manuel Valls, Muriel Penicaud, Nicole Notat, David Pujadas, Jacques Attali, Arnaud de Puyfontaine, et Jean-Michel Blanquer.
Pour l’anecdote, le club Le Siècle avait censément interrompu ses activités durant la crise sanitaire. Ce dîner se tenait donc de manière clandestine.
L’attentat est revendiqué le surlendemain par un mystérieux groupuscule qui se fait appeler : « Anarchie Futur »…
Photo : G.C