8 – Aéroporstress
La chose la plus simple au monde, dans un aéroport, c’est de vivre des moments compliqués. Bien sûr il se trouvera toujours des gens qui peuvent prendre l’avion comme on prend un PV : hop, et puis voilà…
Je déteste ces gens-là. Je les trouve louches.
Combien de temps à l’avance faut-il arriver à l’aéroport ? Cela varie selon chacun. Pour ma part, c’est 24 heures avant, minimum. Si j’arrive plus tard, je n’aurai pas le temps de connaître l’aéroport par cœur, et donc je louperai mon avion, c’est mathématique.
D’ailleurs, un conseil, venez toujours en baskets et en survêtement. Personnellement, je parcours 8 kilomètres en moyenne dans chaque aéroport qui se met en travers de mon chemin !
Lors de l’enregistrement des bagages, vous avez cru être à dix mètres du comptoir d’enregistrement adéquat, mais en fait il s’agissait d’un couloir serpentinesque de 700 mètres de long. Lorsque vous arrivez, vous constatez que vous aviez pris la bonne file, ou pas…
Et si vous êtes dans un aéroport étranger, on vous posera en plus des tas de questions bizarres en langue étrangère rien que pour vous faire enrager, pour savoir ce que vous avez dans vos bagages, pourquoi vous avez le culot de vouloir voyager, si vous avez pas un rhume ou autre chose, si vous comptez venir les emmerder longtemps dans leur pays, etc.
Ça se gâte vraiment quand vous cherchez le « Gate » (quelle coïncidence…) d’embarquement. Aujourd’hui, je commence seulement à comprendre quelques-uns de leurs codes. Le « Gate 32 A » signifie : « 32 minutes Au moins » (pour y arriver). Le « Gate 1 », ça veut dire : « 1 heure ». Le « Gate 12 B » : « 12 Bifurcations ». Malheureusement, rien n’étant universel, « 32 A » signifiait dans un autre aéroport : « 3 Ascenseurs, 2 heures d’Attente ».
Après mille autres péripéties aux charmes indétectables, vous prenez place dans l’avion et découvrez avec horreur qu’il s’agit d’un vieux coucou anachronique et que donc vous allez sûrement mourir en plein vol d’une façon atroce.
Mais c’est trop tard, c’est pas comme dans un bus, vous pouvez plus descendre…
Sinon, que dire encore des aéroports ?
– Essayez donc de faire sourire un agent de contrôle de l’immigration.
– Le thon en conserve vous sera confisqué lors du passage aux rayons Y, mais pas votre briquet.
– Une des questions du formulaire de douane est : transportez-vous des articles explosifs ? J’ai rien dit pour le briquet.
A partir du 5e contrôle de vos papiers et/ou de vos affaires dans le même aéroport, vous avez envie de balancer au moins une remarque (une bombe, c’est plus possible depuis le 1er contrôle) bien sentie dans la gueule du contrôleur, mais bizarrement, vous vous en abstenez.
Personnellement, je pense que l’Ecstasy se vendrait très bien aux abords des aéroports. Mais je voudrais pas être arrêté pour apologie d’une drogue super drôle à essayer absolument au moins une fois dans sa vie, et donc merci d’oublier immédiatement ce que je viens d’écrire.
9 – Dernier avertissement :
Ce récif de voyage sur lequel vous venez de vous échouer, c’est un ramassis d’anecdotes navrantes, des ersatz de trajets poussifs, un épisode de Santa Barbara avec un seul acteur, le quotidien d’un rouleau de papier toilette, un dimanche dans une grande surface, c’est les pérégrinations d’un sac plastique tombé à la mer, c’est n’importe quoi.
Vous insistez ? Alors en voici quelques lambeaux choisis.
Non, sérieusement, vous insistez ?
…vous l’aurez voulu.
10 – On dit Kanaky, pas Nouvelle Calédonie !
La Kanaky est une colonie française, n’en déplaise à beaucoup, et les Kanaks sont exploités depuis plus de 150 ans par des Blancs qui croient sincèrement qu’ils font partie d’une race supérieure, que les Kanaks font partie d’une race inférieure, et que leur mission charitable est de couvrir la Kanaky d’autoroutes, de supermarchés, et de machines à extraire le nickel. Ici comme ailleurs, l’indigène a été massacré, dévalorisé, alcoolisé, et autant que possible dépossédé de sa terre, en toute bonne foi coloniale.
La Kanaky, bien que colonisée, donc, est une île magnifique, à découvrir.
11 – Le kawa (prononcez : KAVA)
Le kawa est une boisson que l’on boit en Kanaky dans les Nakamals, sortes de bars en plein air. Les Kanaks et les Blancs s’y croisent, ce qui n’est pas si fréquent. Importé d’une autre île mélanésienne, le kawa est fabriqué à partir d’une racine qui est infusée. On le boit froid, servi généralement dans une demi noix de coco, d’un trait car son goût est absolument dégueulasse. Ensuite on crache pour enlever l’arrière goût qui est absolument dégueulasse, puis on va s’asseoir.
Le kawa a des propriétés relaxantes, et d’après certains, euphorisantes.
(à suivre)