(Photo : Gaëlle Cloarec)
Spécialiste en CAS (Conceptualisation Abstraite Segmentée) depuis la photo ci-dessus, je vous éclaire sur les desseins subtils de celles et ceux qui ont fait réaliser ce « jeu d’enfant » en bois.
En préambule, reconnaissons que tout est la faute de la pluie du mistral, qui a manifestement comprimé et déformé la structure ; ce sera sans doute corrigé rapidement, à condition évidement que le mistral se mette à souffler en sens inverse.
Mais ce qui est intéressant, c’est de voir que tout est là, sous nos yeux, dans cette… chose : le repentir, les vilaines pensées, le bois, l’avenir vilain, tout.
Pour commencer, on voit nettement l’hommage rendu à l’immeuble effondré de la rue d’Aubagne, avec son squelette tendu vers le ciel comme pour demander un ultime pardon avant son second effondrement, je dirais, d’ici un à deux ans.
Et puis bien sûr, et c’est de bonne guerre, on perçoit aisément un désir décomplexé de se débarrasser de quelques enfants de gauchistes, au gré des chutes malencontreuses, mêlé à l’espoir fébrile de pouvoir procéder un jour à quelques pendaisons de parents gauchistes, au gré de l’état d’urgence sanitaropoliticosécuritaire.
On reconnaîtra ensuite à la mairie de Marseille la volonté farouche de recycler TOUS les arbres arrachés dans un premier temps à la Plaine, et d’ailleurs on voit bien que ça n’a pas dû être du gâteau. Parfois ils ont dû rajouter des morceaux à des endroits improbables, pour pouvoir tout utiliser. Chapeau, ce second hommage, cette fois rendu aux arbres de la place Jean Jaurès, n’en doutons pas !
Enfin, ce travail de dé-recomposition paie son dû au politique en signifiant symboliquement ce que doit être un bon marseillais : un citoyen élagué, sans tête, lisse et traité, plutôt qu’un arbre vivant, rugueux et foisonnant d’on ne sait pas trop quoi de vert. Vous remarquerez au passage que la gentille installation, au fond à gauche, vient surenchérir dans l’illustration de l’alternative qui nous est offerte aujourd’hui : soit nous restons tranquillement dans nos petites maisons sans rien demander à personne et encore moins aux politiciens élus ; soit nous montons dans les tours et dès lors, ce sera à nos risques et grands périls.
En résumé, je dirais que JC Gredin a voulu ici laisser une tâche trace de son œuvre à la mairie de Marseille. Et c’est beau (cette volonté…), c’est touchant, c’est parlant, c’est…
Excusez-moi, je pleure un peu, c’est l’émotion, ou la rage peut-être, je sais plus.