Pour la rentrée prochaine, la répartition des heures d’enseignement dans les collèges à Marseille est désastreuse, principalement dans ceux des quartiers nord et du centre-ville. Diminution, voire suppression de dizaines d’heures par établissement. Juste pour avoir un aperçu, selon les données fournies par des enseignants, pour l’année prochaine, le collège Vallon-des-Pins (15e) perd 100 heures d’enseignement, le collège Malraux (13e) en perd 92, le collège Manet (14e) en perd 53, pour ne citer que les chiffes les plus marquants.
Récemment, à l’occasion de sa visite à Marseille, Castaner, ministre de l’Intérieur, a tenu ces propos : « Dans les quartiers de reconquête républicaine, si les patrons de collèges et lycées ne sont pas mobilisés, si les associations sportives et culturelles ainsi que les mairies et départements ne sont pas mobilisés, c’est comme si je rajoutais des effectifs dans des sables mouvants. »
Considérer les chefs d’établissement comme des « patrons » (et donc l’école comme une entreprise) est déjà grave, mais ce n’est pas le pire dans cette déclaration. Le pire c’est d’assumer de vouloir « reconquérir » des territoires en y déployant des effectifs de flics, tout en y supprimant des effectifs de profs. Le problème, ce n’est pas la mobilisation des chefs d’établissement, le problème, c’est comment ils doivent organiser le fonctionnement de leur établissement avec les suppressions de dizaines d’heures d’enseignement qui leur sont imposées.
La semaine dernière, un mouvement de grève a eu lieu au collège Malraux en réaction à cette répartition inacceptable des horaires. Aujourd’hui, mercredi 13 mars à 14h30, un rassemblement de protestation se tiendra devant l’Inspection Académique, au 28, bd Charles Nédélec, près de la gare Saint-Charles. L’école doit être le lieu du savoir pour tous. Comme les hôpitaux, la poste ou les transports, c’est un service public qui doit être proposé équitablement partout.
Jan-Cyril Salemi
Mars 2019
Photo : Gaëlle Cloarec