Climatoscepticisme décomplexé

© Lise Marin

ÉDITO


Le mot climatoscepticisme s’invite dans notre usage de la langue au quotidien !

Climatoscepticisme, voici un mot bien long et bien savant. C’est un assemblage de deux termes -“climat” et “scepticisme”- qui sont pour autant très clairs. Il s’agit de la réfutation ou mise en doute de l’impact des activités humaines sur le dérèglement climatique, voire du dérèglement climatique lui-même.

Nous avons la preuve que ce dérèglement existe, et qu’il devient de plus en plus préoccupant. Chaque jour, nous faisons face à de plus en plus d’inondations, de cyclones, de fortes sécheresses, de records de températures, d’incendies ! Mais alors pourquoi en minimiser les impacts ? Certains n’y croient pas et sont dans le déni, comme des lobbyistes industriels, des ultra-conservateurs ou bien des scientifiques en marge de leur communauté. Ceux-là sont loin d’être majoritaires ! Nous avons tous des idées préconçues sur ce type de personnes, en pensant qu’ils sont totalement aveugles au dérèglement climatique. Mais une grande partie des climatosceptiques ne nient pas que celui-ci existe, ils s’en fichent juste complètement !

Les arguments climatosceptiques sont devenus des mets de choix pour les complotistes boulimiques qui viennent rassasier nos chers citoyens plongés dans un monde de plus en plus anxiogène. Aux États-Unis, ces théories se sont confortablement installées, notamment sous la direction du président Donald Trump, élu en 2016, et qui pour notre grand malheur a été investi une deuxième fois ce 20 janvier 2025. La présence à la tête du gouvernement de ce climatosceptique complotiste ne va pas arranger les choses. Il a déjà pris la décision de sortir des accords de Paris de 2015 sur le climat, et brille sur la scène internationale par ses posts rétrogrades (comme son hashtag #Backtoplastic, qui fait référence à la remise en place sur la marché des pailles en plastique qui avaient été interdites à la vente précédemment).

Ces idées se sont également répandues en Europe et touchent un tiers des français, selon le Baromètre de l’Ademe. On pourrait donc établir une corrélation entre la montée du climatoscepticisme et du populisme qui gagne lui aussi du terrain. Face à l’augmentation de la désinformation distillée sur les réseaux, consultez les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui a la tâche titanesque de traiter plus de 40 000 publications scientifiques chaque année sur le climat. Ils en font un résumé condensé afin qu’il soit accessible aux politiques et à nous tous. C’est l’un des plus grands combats à mener de notre XXIe siècle, peut-être même le plus grand. La machine paraît tellement difficile à enrayer, mais les scientifiques le disent, ce n’est pas impossible si tout le monde y met du sien. Ne restez pas le cerveau anesthésié par la peur et le déni, agissez !

Texte Paloma Descamps-Sicre
Dessin Lise Marin
Mars 2025

Voir la BD Horizons climatique, d’Iris-Amata Dion et Xavier Henrion (2024, éditions Glénat) qui alerte sur les les conséquences du dérèglement climatique, tout en s’appuyant sur les travaux du GIEC.


Cet édito a été rédigé par une élève du lycée Saint-Charles à Marseille. Il s’inscrit dans le cadre d’un atelier journalisme animé par des membres de l’équipe de Qui Vive (Gaëlle Cloarec et Jan-Cyril Salemi) pendant l’année scolaire 2024-2025.