N’y a t-il pas plus vrai que d’aller gambader dans les rues de son quartier avec son petit appareil photo reflex noir et blanc, pour se rendre compte de la beauté de celui-ci ?
Eh bien c’est que j’ai fait dans les années 1990, lorsque j’étais au collège Gaston Defferre (Marseille, 7ème), où un passionné de photos, Raoul de son prénom, nous apprenait l’art de la photo en noir et blanc. Raoul était par ailleurs, le coiffeur du quartier, dans le petit salon qui existe toujours « Eddy’tiff » et qui est à côté d’un ancien magasin « Lucienne », aujourd’hui un fromager. Salon où je me rendais avec mon grand-père régulièrement pour nous faire couper les cheveux.
Je me suis donc mis en chemin, en prenant en photo quelques ruelles de mon quartier d’enfance. Car cela fait désormais plus de 30 ans que je vis à Marseille et plus particulièrement dans ce beau quartier d’Endoume. Un quartier de plus en plus réputé bourgeois mais qui conserve également un côté authentique, avec notamment des coins de pêcheur. Car ne l’oublions pas, ce quartier était entre autres, un quartier de pêcheur. Bien avant que les grosses fortunes Marseillaises et aujourd’hui d’ailleurs, viennent y faire construire leurs grosses baraques.
J’y ai encore quasiment toute ma famille. C’est un quartier où des pêcheurs se sont installés il y a fort longtemps. Il y a encore les traces de ces pêcheurs avec notamment les cabanons visibles autour du mythique port du Vallon des Auffes. Cabanons qui aujourd’hui, sont plus des habitations que de véritables cabanons de pêcheurs. Mais il y a encore quelques « anciens » qui perpétuent la tradition sur de vieilles barques marseillaises.
Moins connu mais également joli, le petit Port de la Fausse-monnaie est à connaître (construit en 1863) ; pour en savoir plus : http://pictographe.blogspot.fr/2008/02/anse-de-la-fausse-monnaie.html
Lorsque vous longerez les bords de l’eau par le petit chemin qui longe le Petit-Nice (hôtel et restaurant 4 étoiles), vous pourrez alors apercevoir ce petit port (Plage de Maldormé) où des maisons atypiques d’ancien pêcheurs peuvent encore se voir.
Lorsque vous reprenez les escaliers, cités ci-dessus, pour remonter sur la Corniche, vous pouvez emprunter une petite rue, fort sympathique, la rue Victor Maurel. Une petite ruelle typique, rappelant d’autres vues de méditerranée. Des murs blancs, des balcons fleuris, des pots de fleurs suspendus aux murs blancs rafraîchissants…
Une balade simple et qui permet de déambuler tout en découvrant des paysages, qui parfois, nous font oublier que nous sommes en pleine ville. A savoir d’ailleurs, que lorsque vous empruntez cette rue Victor Maurel, vous pourrez trouver un peu plus loin, après la rue des Orfèvres, une rue historique qui se nomme la rue des Cinq-Cents. Rue d’où sont partis les 500 militaires Marseillais lors de la révolution française (un panneau explicatif est présent dans la rue).
Endoume n’est pas le seul village du 7ème arrondissement. Je n’avais pas pris de photos à l’époque de Samatan, mais je vous invite également à le découvrir. Un petit quartier construit sur une colline surplombant la mer et offrant ainsi des vues magnifiques sur l’Estaque et autres. Ci-dessous, une photo qui a été prise à partir de la rue qui part de la place Saint-Eugène pour mener à Samatan (Rue Robert et Fénelon Guidicelli) ou descendre vers la place du 4 Septembre, par la rue Charras. Lieu qui offre au passage une vue originale sur la basilique de Marseille.
Voici enfin, une série de photos illustrant également les côtés paradoxaux de Marseille ou du moins des grandes villes. Par exemple, les déchets qui s’entreposent sur des zones interdites, des véhicules stationnés devant des garages ou encore des panneaux de circulation qui s’entremêlent pour le plaisir des conducteurs.
J’avais voulu à l’époque y faire une exposition de tout ces clichés qui permettent de mettre en exergue les incohérences humaines du quartier mais plus largement de notre société. Aujourd’hui, lorsque vous vous baladez dans Endoume, vous verrez également que les voitures ont pris une place trop importante, pour un quartier qui lui, ne s’est pas élargi. Idem pour les toutes les constructions immobilières qui sont sorties de terre depuis toutes ces années. Incompréhensible lorsqu’on voit la taille des rues. La rue d’Endoume est l’une des rues les plus longues de Marseille (qui part de la fin de la rue Sainte, traverse Saint-Victor, Tellene, longe parallèlement le boulevard de la Corse, remonte vers Bompard, redescend par la place Sainte-Eugène pour arriver quasiment sur la Corniche, à la rue citée plus haut, Victor Maurel), mais est également une des rues les plus étroites, pour contenir tout ce flux de voitures. Cela devient invivable pour les habitants voulant trouver une place de stationnement.
Pour finir cette présentation de photos personnelles et d’amateur, je ne pouvais ne pas citer une institution du quartier, dont le rôle est très important. Le centre social et culturel d’Endoume : « le 285 ». Lieu important pour moi car j’y ai été depuis l’âge de 7 ans pour y faire mes premiers cours de théâtre, mes premiers spectacles. J’ai également été bénévole à plusieurs reprises, jusqu’à aujourd’hui, ou encore salarié pour des postes d’animateurs. J’y ai d’ailleurs photographié, par surprise, un père et son fils en train de regarder une exposition.
En conclusion, une ultime photo des plages de l’Anse de la Fausse monnaie, que tout le monde peut apercevoir de la corniche, à pied ou en voiture.