A Marseille, une exposition porte l’espoir de se reconnecter avec la nature.
L’exposition Âmes vertes, quand l’art affronte l’anthropocène est proposée par la fondation EDF, même si cela semble paradoxal car il s’agit d’une grande entreprise de l’énergie dont l’écologie n’est pas la priorité. Elle peut être visitée à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, jusqu’au 1er juin 2025.
Cette exposition est très bien aménagée, et très spacieuse, avec des œuvres monumentales disposées sur 1400m2 de surface, sur deux étages. Le thème central est donc l’écologie, qui est traitée par 22 artistes plasticiens et 5 architectes sur différents modèles : photo, sculpture, peinture, mobilier…
Ce qui nous a paru intéressant, c’est cette démarche de lier l’art aux toutes nouvelles innovations écologiques conçues et réfléchies. Les artistes essaient de nous proposer des alternatives écologiques afin de lutter contre le dérèglement climatique, comme le fait Taisia Korotkova avec son œuvre Fongi, qui représente plusieurs peintures de différents champignons représentées sur fonds de couleurs vives.

Ces champignons font partie des espèces les plus méconnues et inexplorées de la Terre et sont capables de recycler le plastique de manière organique. Cela nous montre que le vivant a énormément de ressources, surtout quand nous le laissons tranquille. Il faudrait nous inspirer de celui-ci en l’observant et non en l’exploitant.
L’art écologique est apparu il n’y a pas si longtemps, de même pour l’architecture durable, revenue après des décennies de béton. Cinq architectes ont participé à cette exposition et ont montré une grande inventivité, en imaginant toutes sortes de bâtiments, des gratte-ciels ou encore des « igloos solaires », qui sont des espaces construits dans la rue où l’on pourrait s’abriter afin de recevoir un peu de fraîcheur.
Cette exposition parle aussi beaucoup de la nature, on pourrait même dire que la nature est présente dans toutes les salles, que ce soit avec les pièces artistiques ou dans les projets architecturaux. Finalement, la nature est une puissance qu’il ne faut pas négliger, elle était là avant nous, elle le sera après nous. C’est ce que nous avons ressenti en voyant certaines œuvres. Une des particularités de cette exposition est la connexion qui s’installe entre elles et nous.

Cette œuvre de Lucy et Jorge Orta, Symphony for absent wildlife, met en scène des costumes d’animaux entièrement artisanaux accompagnés d’une vidéo où ils figurent. Les détails des coiffes sont frappants, nous avons eu l’impression de faire face à de réels animaux, cela se voit tout de suite qu’il s’agit d’un travail très approfondi. Les artistes ont dû sûrement étudier ces animaux pour créer des masques aussi réalistes. Dans la vidéo, il n’y a pas de dialogue, seulement le bruit de la nature. Nous pensons que c’est un très bon choix d’avoir mis cette œuvre parmi les premières que l’on voit, car on plongeait dans une atmosphère, dans un autre monde, on accompagnait ces animaux, on marchait avec eux. De plus, ces bruits se répandaient partout dans la salle, une atmosphère paisible s’installant naturellement. Ce jeu de sens entre la vue et les sons nous a permis de nous concentrer et de pleinement nous immerger, cette œuvre nous a suivies du début jusqu’à la fin. C’était comme si on se baladait dans la nature et qu’on tombait sur cette exposition.
C’est donc une exposition qui nous invite à la fois à se reconnecter à la nature, mais aussi à se projeter dans le futur où l’on pourrait s’aider de la nature afin d’améliorer notre monde et de préserver notre environnement, et l’humain lui-même.
Paloma Descamps-Sicre et Lise Marin, le 19 mars 2025
Cet article a été conçu par deux élèves du lycée Saint-Charles à Marseille. Il s’inscrit dans le cadre d’un atelier journalisme animé par des membres de l’équipe de Qui Vive (Gaëlle Cloarec et Jan-Cyril Salemi) pendant l’année scolaire 2024-2025.