Passe-moi le pied de biche

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Il a fermé il y a quatre ans, ce kiosque à journaux de La Plaine à Marseille. Depuis on passe devant au quotidien avec parfois un soupir et toujours un dépit léger, qui s’estompe avec le temps : les affiches de Causette ou de Charlie Hebdo sont régulièrement changées, mais de presse, point.

La petite bâtisse a les yeux clos, elle se fond dans le paysage urbain.

Mais aujourd’hui, c’est le 7 mai, jour d’élections présidentielles, et ô surprise ! le kiosque est ouvert. Avec des gens paisibles assis devant, en train de discuter.

En fait il l’a été très provisoirement et sans doute aucun illégalement, car il n’offre plus que des textes libertaires, la Commune proclamée, le Monde Diplo et CQFD. La scène est si calme, si vivante et si heureuse que je m’arrête, des questions plein la tête. Je n’en pose aucune, je demande juste si je peux les prendre en photo. Il m’arrive de préférer les mystères, ça réveille l’imagination : ont-ils la clef, et sinon, comment fait-on pour soulever un volet de fer ?

Et quelle bonne idée de prendre ainsi en main un endroit qui ne sert plus, pour donner un autre aperçu de l’information ! Dommage seulement qu’ils n’aient pas enlevé les grosses affiches de publicité pourrie sur les journaux de milliardaires.

Ce serait si bon de pouvoir ainsi, tous les matins si ça nous chante, s’arrêter au kiosque pour boire un café et lire une presse plus libre.

Le chien remue amicalement la queue, je salue le petit groupe et repars en sifflotant.

Garaelle
7 mai 2017 – Ce texte fait écho à celui de Tzëelia, consacré à la fermeture dudit kiosque de La Plaine en avril 2013. logo echo

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