Être flux

 

Une vidéo réalisée par Elio Paris, le 8 octobre 2024.

Story board :

Ces images ont été filmées à la camera Gopro 8, en Octobre 2024, dans la calanque de Sormiou à Marseille. J’ai monté la totalité de la vidéo sur DaVinci Resolve. Le but était ici de mettre en valeur la beauté des rushes en adoptant un style épuré et sobre (uniquement des scènes coupées, peu de transitions et sans effets spéciaux) ; afin d’accentuer l’aspect cinématographique de ce court métrage. J’ai appliqué des ralentis sur la plupart des scènes de manière à souligner les mouvements gracieux et fluides de la vie sous-marine.

L’important, pour moi, était que cette notion de ressac, de rythme des courants de l’eau soit omniprésente pour faire écho à l’idée de « flux » du sujet. Ainsi, la séquence s’ouvre sur un herbier de posidonie, une plante marine absolument indispensable à l’équilibre des écosystèmes méditerranéens, dont les brins bougent, balancés par les courants. S’en suit toute une partie du projet où sont montrées différentes espèces animales, évoluant dans les eaux de la calanque.

En bande-son, j’ai choisi des bruits sous-marins afin de rester dans le thème des images, et des battements de cœur lents et réguliers pour rythmer le visionnage, et rendre l’expérience plus immersive. Ceci faisant écho au « défilé » de vie ici mis en scène, donnant l’impression au spectateur qu’il est lui même immergé en apnée et qu’il est directement témoin du spectacle qui s’offre à lui. Le moment où s’applique le fondu au noir, quand le point de vue de la caméra se perd dans l’encre du poulpe, est une césure entre la partie « vivante » de la vidéo et la fin, qui aborde le thème de la mort.

À partir de ce passage, tous les bruits de fond sont coupés, laissant place au silence complet. À l’image, toujours cette impression de ressac, de mouvement, mais cette fois à travers de la posidonie arrachée, ou un cadavre de goéland dont demeurent quelques plumes ballotantes. La vidéo se conclut sur des brins de la plante marine en question, qui reposent morts, en suspension au ras du sol. Ceci crée un contraste entre la scène d’ouverture et le dernier plan, qui montrent tous les deux la posidonie en mouvement, l’un dans la vie et l’autre dans la mort.

Ainsi est amenée une réflexion sur les flux de biodiversité, et sur le caractère cyclique de la vie et de la mort. La protection des écosystèmes marins est un thème qui m’est cher, c’est pourquoi cette réalisation m’a semblé adaptée dans le cadre de cet exercice, du fait de la dimension personnelle sous-jacente qu’elle induit.